Les blogs et sites se multiplient où il est question de maltraitances subies par les futurs soignants comme les pressions psychologiques, sexistes, homophobes, racistes, les humiliations répétées, les violences physiques et le harcèlement sexuel ( voir : SOS SIHP Syndicat des internes des hôpitaux de Paris, Paye ta blouse, Vie de carabin, Asklepios, FNESI Fédération nationale en soins infirmiers, ESIOP Etudiant en soins infirmiers : osons parler, etc.).
D’autres violences ont été récemment convoquées dans la presse, avec les fresques des salles de garde. Certes, ce débat pose la question de la censure et de l’ordre moral, mais il interroge aussi positivement, nous semble-t-il, la reconfiguration des relations hommes-femmes, et l’environnement sexualisé, érotisé de l’hôpital et de l’enseignement en médecine, sur un mode phallicisé.
Cette violence et ces pratiques pèsent sur chacun, garçons et filles, là où l’on pourrait croire dans le contexte actuel, que le débat porte uniquement sur les violences faites aux femmes. Car les femmes sont actrices de violences, c’est d’ailleurs repérable dans plusieurs des 130 témoignages qui ouvrent l’ouvrage Omerta à L’hôpital publié aux éditions Michalon par le Dr Valérie Auslender (plus de détails en fin de page).
Des jeunes hommes et jeunes femmes sensibles, et à haute exigence relationnelle et professionnelle ne devraient plus être laminés par des personnalités, des collectifs ou des organisations du travail qui ont abandonné tout souci éthique ou pour lesquels la violence est inhérente et nécessaire à la formation aux métiers de la santé.
Parce qu’on ne peut apprendre le soin en étant confronté à l’intimidation, au dénigrement, à la déconsidération devant les pairs et les patients, la vigilance éthique devrait porter aussi sur la reconnaissance et le combat de ces violences. C’est ce que proposait cette soirée qui était ouverte aux étudiants en santé.